JUSTINE TEMEYISSA PATALÉ/ CAMERÚN/EDICIÓN BILINGÜE ESPAÑOL - FRANCÉS/POR -: JUSTINE TEMEYISSA PATALÉ/CAMERÚN/LA CASA QUE SOY

 


1.-

 Sílabas de mi Edén  

Tengo sed de sílabas bellas,  

palabras intensas, como estrellas,  

que a mi alma doliente  

lleven en comas, suavemente,  

a luminosas vidas, sin querellas.  


Tengo sed de sílabas bellas,  

de tinta intensa, que destella,  

que me saque de la espina,  

de la raíz que se termina,  

y mi ser marchito se querella.  


Tengo sed de sílabas de viento,  

que den a mi existir un nuevo acento,  

un rumbo claro y sin igual,  

que aleje de mí todo mal,  

y me lleve a un mejor momento.  


*

Syllabes de mon Éden


J'ai soif de belles syllabes,

De mots intenses, tels des étoiles,

Qui à mon âme souffrante

Apportent  en douces,  calmement

des vies lumineuses, sans querelles.


J'ai soif de belles syllabes,

D'encre intense, qui scintille,

Qui me sorte de l'épine,

De la racine qui se termine,

Et mon être flétri se lamente.


J'ai soif de syllabes de vent,

Qui donnent à mon existence un nouvel accent,

Un chemin clair et sans égal,

Qui éloigne de moi tout mal,

Et me mène vers un meilleur moment.


2. -

Eco de memoria  


El hombre, un enigma,  

capaz de amor y de guerra,  

¿qué es ser humano? 


*

 Écho de mémoire


L’homme, une énigme,

Capable d’amour et de guerre,

Qu’est-ce qu’être humain ?



3.-

Agua celestial  

Fluye, florece y brilla  


Como el agua, fluye sin cesar,  

como la tierra, florece sin parar.  


Como el fuego, transfórmate, arde,  

como las plantas, crece, no te arredres.  


Como el sol, brilla con fulgor,  

como la luz, ilumina con amor.  

Como la lluvia, llora, limpia el dolor,  

como el viento, sé libre, vuela con valor.


*

Eau Céleste


Coule, éclos et brille


Comme l’eau, coule sans cesse,

comme la terre, éclos sans fin.


Comme le feu, transforme-toi, brûle,

comme les plantes, grandis, ne te décourage pas.


Comme le soleil, brille de tout ton éclat,

comme la lumière, illumine avec amour.

Comme la pluie, pleure, nettoie la douleur,

comme le vent, sois libre, vole avec courage.


4. -

Querido árbol, voz de Gaïa herida


Dime lo que te duele, susurro de la tierra,

Cuéntame tus sufrimientos, eco de la guerra

Que libra la ambición contra la vida misma.

Aguantaré tu corazón partido, el prisma

De un dolor ancestral, la memoria del bosque,

El lamento silente que el hombre desconoce.


Háblame de tu vivencia, de la savia que llora,

De la raíz que tiembla, del alma que implora.

¿Te duelen los puñados de hacha, la fría

Hoja que cercena la carne que te guía,

Que te conecta al cielo, a la lluvia, al sol?

¿Sientes la amputación, el control, el descontrol?


¿Toca tu yo interior la matanza de tus hijos,

De los brotes tiernos, de los retoños prolijos

Que soñaban con crecer, con danzar al viento,

Con ser refugio de aves, con ser alimento?

¿Sientes la orfandad, la soledad profunda,

Cuando el fuego arrasa, cuando el humo inunda?


¡Háblame! Desahoga tu pena, tu rabia,

Tu miedo ancestral a la extinción, a la labia

Del hombre que promete progreso y abundancia,

Mientras te desangra, mientras te distancia

De tu esencia sagrada, de tu noble misión:

Ser pulmón del planeta, ser fuente de creación.


Te escucho, corazón, latido de la Tierra,

Tu queja es mi conciencia, tu dolor mi guerra.

Prometo alzar mi voz, luchar por tu defensa,

Para que tus ramas vuelvan a sentir la inmensa

Alegría de la vida, la paz de la armonía,

Y Gaïa, nuestra madre, recupere su sonrisa


*

Cher arbre, voix de Gaïa blessée,


Dis-moi ce qui te fait mal, murmure de la terre,

Raconte tes souffrances, écho de la guerre

Que mène l'ambition contre la vie même.

Je tiendrai ton cœur brisé, le diathème

D'une douleur ancestrale, mémoire du bois,

La plainte silencieuse que l'homme ne voit pas.


Parle-moi de ta vie, de la sève qui pleure,

De la racine qui tremble, de l'âme qui implore.

Te blessent-ils, les coups de hache, la lame froide

Qui tranche la chair vive, ta force qui guide,

Qui te relie au ciel, à la pluie, au soleil ?

Sens-tu l'amputation, le contrôle, le réveil


De la folie ? Ton être sent-il l'hécatombe

De tes enfants, des bourgeons, des rejetons en nombre

Qui rêvaient de grandir, de danser au vent,

D'être refuge d'oiseaux, d'être aliment ?

Sens-tu l'orphelinat, la solitude immense,

Quand le feu ravage, quand la fumée s'élance ?


Parle-moi ! Soulage ta peine, ta rage,

Ta peur ancestrale de l'extinction, au langage

De l'homme qui promet progrès et abondance,

Tandis qu'il te saigne, tandis qu'il te distance

De ton essence sacrée, de ta noble mission :

Être poumon du monde, être source de création.


Je t'écoute, mon cœur, battement de la Terre,

Ta plainte est ma conscience, ta douleur ma guerre.

Je promets d'élever ma voix, de te défendre,

Pour que tes branches sentent à nouveau l'étendre

De la joie de la vie, la paix de l'harmonie,

Et Gaïa, notre mère, retrouve son sourire. 


***


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