ERNESTO MARRERO/ VENEZUELA/ EDICIÓN BILINGÜE ESPAÑOL - FRANCÉS/POR: JUSTINE TEMEYISSA PATALÉ/CAMERÚN/LA CASA QUE SOY
“Bien podía imaginarse lo que la luna le había dado:
completa soledad y tranquilidad.
Eso era lo mejor que la luna le podía ofrecer a una persona.”
Haruki Murakami
"Il pouvait bien s'imaginer ce que la lune lui avait donné :
une solitude et une tranquillité complètes.
C'était le meilleur que la lune pouvait offrir à une personne."
Haruki Murakami
1.-
Pasaje nocturno
Las sombras de la noche arden junto a las estrellas.
Veo las luciérnagas centellear en la penumbra y la luna dionisíaca proyectar su loco perfume.
Oigo el murmullo de los recuerdos manar de la soledad y llega el silencio para encender mi poesía.
¡Oh!, arena del universo que iluminas nuestro mundo
ven, derrama sobre mi frente tu milenaria musa, permite que mi pluma queme los poros del papel y deje impresa la huella… La huella que solo la eterna noche puede legar en el poeta
*
Passage nocturne
Les ombres de la nuit brûlent aux côtés des étoiles.
Je vois les lucioles scintiller dans la pénombre
et la lune dionysiaque projeter son parfum fou.
J'entends le murmure des souvenirs jaillir de la solitude
et le silence arrive pour enflammer ma poésie.
Ô, sable de l'univers qui illumines notre monde,
viens, répands sur mon front ta muse millénaire,
permets à ma plume de brûler les pores du papier
et d'y laisser l'empreinte... L'empreinte que seule
l'éternelle nuit peut léguer au poète.
2.-
Senderista
Como viajero efímero y errante
recorro senderos de la naturaleza.
Mis huellas se entrelazan con los suspiros del viento
y mis ojos, ventanas hacia el mundo,
contemplan la claridad de los ríos
y la majestuosidad de las montañas.
En la búsqueda de significados profundos
me convierto en complejo verso,
en un poema cósmico
en un personaje de bosques ancestrales
Y así, entre cumbres, cañadas y precipicios
voy tejiendo la trama de mi existencia...
Un enigma en el que la naturaleza y el ser
se abrazan con pasión y misterio
*
Randonneur
Tel un voyageur éphémère et errant,
Je parcours les sentiers de la nature.
Mes pas s'entrelacent aux murmures du vent,
Et mes yeux, fenêtres sur le monde,
Contemplent la clarté des rivières
Et la majesté des montagnes.
En quête de sens profonds,
Je deviens un vers complexe,
Un poème cosmique,
Un personnage des forêts ancestrales.
Et ainsi, entre sommets, ravins et précipices,
Je tisse la trame de mon existence...
Une énigme où la nature et l'être
S'étreignent avec passion et mystère.
3.-
Por mi planeta
Estás delirando mi Tierra, estás enferma.
El manto negro de la polución
se extiende sin piedad, sin clemencia.
Cortina de carbón
que enluta los amaneceres,
fuego de inconsciencia
que derrite tus polos,
bárbara sierra que
asesina los titanes milenarios
Arde la nieve y se congela el volcán.
Las cenizas son nubes estériles
que recorren áridas praderas.
Aúlla el lobo sin tregua
como aúlla la lúgubre muerte
cuando viene a cerrar su contrato
Muere la espiga del campo, la hierba
y el ave con su nido.
Mueren los bosques de flora y fauna,
mueren los corales, los peces, la arena
…mueren las playas
¡Gea!... víctima del pérfido egoísmo
que corroe la sangre humana.
Egoísmo que empaña la razón
y la esclaviza al sicariato del dinero
y a los microbios de la insensatez
Esfera inmaculada de misterios azules
que flotas en el universo.
Sublime almohada de los dormidos
que vagamos inconscientes por tus veredas
sin poder rasgar la tela de la ignorancia.
Eres el refugio de los desterrados,
de los que venimos de la nada
y llegamos inocentes a tu vientre
¡Gea! Levántate de nuevo.
Resiste al azote fiero
que sobre tu espalda asestan tus hijos,
aquellos que maltratan tus vísceras,
tus raíces, tus piedras.
Los que apuñalan tus bahías y montañas
con la inclemente daga de la contaminación
*
Pour ma planète
Ma Terre, tu délires, tu es malade.
Le manteau noir de la pollution
s'étend sans pitié, sans clémence.
Rideau de charbon
qui endeuille les levers de soleil,
feu d'inconscience
qui fait fondre tes pôles,
scie barbare qui
assassine les titans millénaires.
La neige brûle et le volcan se fige.
Les cendres sont des nuages stériles
qui parcourent d'arides prairies.
Le loup hurle sans relâche
comme hurle la lugubre mort
quand elle vient sceller son contrat.
L'épi des champs meurt, l'herbe
et l'oiseau avec son nid.
Les forêts de flore et de faune meurent,
les coraux, les poissons, le sable meurent
...les plages meurent.
Gaïa !... victime de l'égoïsme perfide
qui ronge le sang humain.
Égoïsme qui ternit la raison
et l'asservit au mercenariat de l'argent
et aux microbes de la folie.
Sphère immaculée de mystères bleus
que tu flottes dans l'univers.
Sublime oreiller des endormis
qui errent inconsciemment sur tes sentiers
sans pouvoir déchirer le voile de l'ignorance.
Tu es le refuge des bannis,
de nous qui sortons de nulle part
et arrivons innocents dans ton ventre.
Gaïa ! Relève-toi à nouveau.
Résiste au fouet féroce
que tes enfants assènent sur ton dos,
ceux qui maltraitent tes entrailles,
tes racines, tes pierres.
Ceux qui poignardent tes baies et montagnes
avec la dague implacable de la pollution.
***
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