JULIA GUTIÉRREZ/ESPAÑA/EDICIÓN BILINGÜE ESPAÑOL - FRANCÉS/ POR: JUSTINE TEMEYISSA PATALÉ/CAMERÚN/ LA CASA QUE SOY

 


1.-

Inútil. Todo parece inútil. Podríamos

poner en luces de neón

todos los nombres que existieron,

porque existieron, y rompieron

los bucles de lo inexplicable,

ser mujer y empuñar la pluma

con la osadía de ocupar un lugar, el suyo,

sinónimo de género neutro.


Las Zenobias del veintisiete -y las de antes-,

las que se quedaron Sinsombrero,

las Penélopes que sufrieron cien mil Ulises,

-y las de después-, el resplandor eclipsado

de la generacion Beat, o la poeta en Nueva York

interrogándose a ella misma en Cherry Lane.


Por aquella arteria, abierta a bombas, trece rosas

desangradas. A quien rompía moldes,

el exilio o silenciadas, ¿acaso no es lo mismo?.

Se atrevieron a desear quienes eran deseadas.


Inútil. Volaron en la cometa por un tiempo,

y sopló en su contra

el viento del olvido;

aquella Residencia truncada en asilo femenino,

de entonces, o la Biblioteca de Mujeres de Madrid

de la que nadie sabe, de ahora, todo y nada,

manchas de tiza que alguien borró con el dedo.


La memoria miente.

La Historia más.

Siempre estuvieron, sin embargo.


(de No Olvidarás. Ediciones Alfar: Sevilla, 2022)


*

Inutile. Tout semble inutile. Nous pourrions

Mettre en lumière de Neón

Tous les noms qui ont existé

Parce qu'ils ont existé, qu'ils ont brisé les boucles de l'inexplicable, 

Être une femme et empoigner la plume

Avec la témérité d'occuper un lieu, le sien, 

Synonyme d'un genre neutre


Les Zénobies du Vingt-Sept - et celles d'avant -,

celles qui sont restées insomniaques,

les Pénélopes qui ont souffert cent mille Ulysse,

 et celles d'après , la lueur éclipsée

de la génération Beat, ou la poète à New York

s'interrogeant sur Cherry Lane


Par cette artère, ouverte aux bombes, treize roses

vidées de leur sang. Celui qui brisait les moules,

l'exil ou le silence, n'est-ce pas la même chose ?.

Ils ont osé  désirer ceux qui étaient désirés


Inutile, ils ont volé sur le cerf-volant pendant un moment,

et souffla contre lui

le vent de l'oubli ;

cette Résidence tronquée en asile féminin,

d'alors, ou la Bibliothèque des Femmes de Madrid

dont personne ne sait, à partir de maintenant, tout et rien,

taches de craie que quelqu'un a effacées avec le doigt


La mémoire ment.

L'Histoire non plus.

Ils ont toujours été, cependant. 


(de No Olvidarás. Ediciones Alfar: Sevilla, 2022)



2.-

Te veo acercarte 

y me recreo, 

tu desnudo me contrae. 


Ser mucho más 

y sin embargo 

cuerpos solo, 

enredadera sobre ti 

siento en mi sexo 

el ritmo del baile. 


Tengo el poder en la lengua 

y tú respondes. 


Estruendo de océanos. 


Es urgente 

la lluvia 

dentro.


(de No Olvidarás. Ediciones Alfar: Sevilla, 2022)


*

Je te vois t'approcher 

et me distraire, 

ta nudité m'excite . 


Être beaucoup plus 

et pourtant 

corps seul, 

grimpant sur toi 

je sens dans mon sexe 

le rythme de la danse


J'ai le pouvoir sur la langue 

et tu réponds. 


Bruit des océans. 


La pluie 

à l'intérieur 

est urgente


(de No Olvidarás. Ediciones Alfar: Sevilla, 2022)


3.-

Sobre el mar: mi resplandor en lo mojado. Un pez. 

Un pez que disecciona el agua ha roto mi imagen 

en mitad y mitad, y se separan las dos donde lo 

indefinible —o donde siempre, o donde nunca—.

Tengo, como el recuerdo vago de quien soporta 

amnesia temporal, olvido y memoria; doble filo, 

como las lenguas que destruyen todo tan rápido 

como el fuego. Pero me está mirando un mar 

ya en calma, juntándome de nuevo; y es ahora 

cuando me veo completa y evoco aquí tu reflejo 

que me inunda por dentro una procesión de olas.


(de No Olvidarás. Ediciones Alfar: Sevilla, 2022)


*

Sur la mer : mon éclat dans le mouillé. Un poisson. 

Un poisson qui dissèque l'eau a brisé mon image 

au milieu et au milieu, et les deux se séparent où le 

indéfinissable - ou où toujours, ou où jamais -.

J'ai, comme des vagues souvenirs de celui qui supporte 

amnésie temporaire, oubli et mémoire ; double tranchant, 

comme les langues qui détruisent tout si vite 

comme le feu. Mais une mer me regarde


déjà calme, me réunissant à nouveau ; et c'est maintenant 

quand je me vois complète et que j'évoque ici votre reflet 

qui m'inonde de l'intérieur une procession de vagues


(de No Olvidarás. Editions Alfar: Sevilla, 2022)


***



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